Le Brochet

En Suisse, on le trouve dans tout le pays, sauf en Engadine, il ne monte guère plus haut que 1400 mètres.

Pisciforme, mais avec un museau allongé et aplati, le brochet a un profil d’ensemble particulier, car la ligne du dos est parallèle à celle du ventre, ce qui donne au brochet immobile l’apparence d’une pièce de bois. Très à l’arrière, la dorsale se superpose à l’anale. De fortes dents aiguës, véritables canines, s’implantent dans la bouche. Les tons verts, plus ou moins purs, prédominent sur le dos et les flancs, qui sont marbrés ou zébrés de taches plus claires. Le ventre est blanc jaunâtre.

La longueur normale oscille entre 30 et 70 cm, mais les brochets atteignent ou même dépassent assez souvent le mètre. Les mâles restent plus petits que les femelles. A 2 ou 3 ans, ils mesurent entre 25 et 40 cm pour 500 g et à 10-14 ans ils ont entre 90 et 100cm pour 5 à 8 kg.

Quand aux femelles qui sont mûres à 3 ou 5 ans, elles mesurent alors 40 à 55cm pour un poids de 0,5 à 1 kg. A 30 ans elles mesurent 150cm pour 35kg. La longévité des brochets est de 70 à 80 ans.

La fraie a lieu de fin février au mois d’avril, mais peut se prolonger en mai. On compte 15'000 à 20'000 ovules par kilos de femelle. Les ovules donneront des œufs de 2,5 à 3mm, qui collent aux plantes. A une température de 11°C, l’alevin éclôt en 11 à 12 jours, mesure environ 9 mm et restent suspendus aux plantes par le museau. Les jeunes brochets passe vite à un régime plus consistant que le plancton : dès 4 ou 5 semaines, il happe ses congénères ainsi que d’autres alevins.

Pour fabriquer 1kg de chair de brochet, il faut 3 à 5kg de nourriture ; les vieux spécimens assimilent moins bien et il leur faut de 10 à 30kg de nourriture pour fabriquer 1kg de chair.

Toutefois, le brochet est loin de consommer son propre poids chaque jour.

Bibliographie : Les Poissons de nos Lacs et Rivières, Archibald Quartier et Jean-Jacques Grezet
Publié avec l'aimable autorisation des Editions Mondo SA / Vevey - Suisse

Le Corégone

En Suisse, les poissons sont rattachés à ce groupe de Salmonidés vivent en plus ou moins grand nombre dans les principaux lacs du pays.

Pisciformes, les corégones sont des poissons argentés à bouche petite, à caudale nettement échancrée ; leur pupille n’est pas ronde, mais présente un angle marqué vers l’avant. Chez tous les corégones, le dos est bleuâtre ou verdâtre, les flancs et le ventre argentés ; les nageoires peuvent être plus ou moins enfumées. La taille varie beaucoup : les grandes races arrivent jusqu’à 60 cm de longueur (voir plus dans le Léman).

La fraie a généralement lieu en automne et en hiver. Les œufs sont déposés ou sur la beine ou dans le mont, ou en grandes profondeurs, ce qui signifie que les fonds sont graveleux, sableux ou vaseux. Les femelles fournissent de 700 à 135'000 ovules, selon leur taille, qui se transforment en œufs souvent jaunâtres ou orangés de 3 à 4 mm de diamètre. L’incubation dure de 6 à 8 semaines et la longueur des alevins oscille autour de 10 mm.

Avec leur bouche petite, pourvue de dents minuscules, les corégones sont surtout planctophages, mais beaucoup ne dédaignent pas la faune du fond.

En Suisse et en Savoie, les Corégones sont affublés d’une quantité de noms locaux dont voici quelques exemples :

• La Féra Léman, Lac de Joux
• Le Lavaret Lacs du Bourget et d’Aiguebelette
• La Bondelle Lac de Neuchâtel
• La Palée Lacs de Constance, Thoune, Joux, Neuchâtel et Léman

Cette dernière a été introduite dans le Léman et le Lac de Neuchâtel pour remplacer les corégones indigènes disparus qui se nommaient gravenche et féra.

Bibliographie : Les Poissons de nos Lacs et Rivières, Archibald Quartier et Jean-Jacques Grezet
Publié avec l'aimable autorisation des Editions Mondo SA / Vevey - Suisse

L'Écrevisse

A l'origine dans le Léman, il existait deux sortes d'écrevisses :

1. les pattes rouges (Astacus astacus)
2. les pattes blanches (Austropotamobius pallipes)

Malheureusement ces dernières ont pratiquement disparues de nos eaux à cause de la pollution.

Depuis quelques années, elles ont été supplantées par trois autres espèces :

1. l'écrevisse à pattes grêles ou galicienne venue de l'Europe de l'Est
2. l'écrevisse américaine (Orconectes limosus) introduite en Europe vers 1860
3. l'écrevisse de Californie (Pacifastacus leniusculus) recherchée pour sa saveur

Les écrevisses nouvellement introduites ne sont pas des prédateurs directs des écrevisses indigènes. Par contre elles sont les vecteurs de la peste des écrevisses, dont elle-mêmes ne souffrent pas, mais qui décime les espèces indigènes.

L'Omble Chevalier

En Suisse, on le trouve dans les lacs du Nord des Alpes, monte jusqu’à 2000 mètres d’altitude.

Pisciforme, l’omble se reconnaît aux nageoires paires et à l’anale dont les bords antérieurs sont liserés de blanc laiteux. Le dos est gris bleuté et le ventre blanc. Les écailles sont très petites.

Chez les mâles en fraie, les nageoires s’ourlent de rouge sang et le ventre se colorent en rouge saumon.

La taille : de 5 à 8 ans on a de 50 à 60cm pour 1,5 à 3kg.

Les ombles fraient d’octobre à janvier, au fond des lacs dans lesquels ils vivent. Une femelle de 1kg pond entre 3000 et 4000 ovules qui mesurent de 4 à 5mm lorsqu’ils deviennent des oeufs.

Ils se développent sur le fond, sur lequel le nouveau-né, long de 15mm, reste posé quelque temps. La maturité est atteinte à l’âge de 3 à 6 ans.

Plancton, faune du fond, insectes aquatiques ou aériens servent, au début, de nourriture ; puis les ombles deviennent des prédateurs qui mangent d’autres poissons. La croissance, très variable, dépend de la manière dont le poisson se nourrit.

Bibliographie : Les Poissons de nos Lacs et Rivières, Archibald Quartier et Jean-Jacques Grezet
Publié avec l'aimable autorisation des Editions Mondo SA / Vevey - Suisse

La Perche

En Suisse, elle vit dans tout le pays, sauf en Engadine ; elle ne monte guère au-dessus de 1000 mètres.

Pisciforme, bien qu’un peu plus élevée que la moyenne de nos poissons, elle paraît un peu bossue quant elle est âgée ; L’opercule se termine par une forte épine. Un dos mordoré à dominante verte ou jaune, les flancs sont plus clairs et 6 à 7 bandes verticales, plus foncées, les marquent et arrivent presque jusqu’au ventre qui est gris blanchâtre. Les nageoires inférieures se colorent souvent en orange.

En eaux riches, les perches de 7 ans mesurent 20 à 23cm, mais seulement 15cm en eaux pauvres. Rarement ce poisson atteint 50 cm pour 3,5kg.

Les perches fraient en avril-mai, en eaux peu profondes, soit au milieu d’herbiers, soit directement sur le fond. Une femelle de 1kg peut pondre jusqu’à 100'000 ovules, ils ne sont pas pondus isolément mais lâchés en chaîne de ruban muqueux de 2 à 3m, qui se gonfle au contact de l’eau. Après 8 à 14 jours d’incubation, des alevins de 5mm en sortent. A l’âge d’un an ils mesurent 4 à 6cm.

Malheureusement pour les perches, leur chair est très estimée, et chaque année, en Europe, on en pêche entre 20'000 et 30'000 tonnes.

Bibliographie : Les Poissons de nos Lacs et Rivières, Archibald Quartier et Jean-Jacques Grezet
Publié avec l'aimable autorisation des Editions Mondo SA / Vevey - Suisse

La Truite

En Suisse, on trouve des truites dans toutes les eaux fraîches et peu ou pas polluées, ceci jusqu’à une altitude de 2600 mètres.

Nous avons deux formes de truites :

1. Salmo trutta lacustris ou truite de lac
2. Salmo trutta fario ou truite de rivière

La première est très souvent argentée avec sur le dos et le haut des flancs des taches noires clairsemées en forme de caractères typographiques ou étoilées. Les truites de rivière, elles, ont un fond de teint mordoré ou bronzé avec des taches rouges cernées de clair et des taches noires plus irrégulières.

Les truites dépassent rarement 80 à 100cm pour 10 à 15kg ; on peut toutefois citer une truite de 120cm pour 23.3kg et âgée de 13 ans.

Pour frayer, les truites de lac remontent les affluant parfois déjà en fin d’octobre; cette montée s’accélère en novembre, pour diminuer en décembre et les derniers individus apparaissent encore début janvier. Pour que la remontée se fasse normalement, il est nécessaire que les rivières soient en crue. Dans le Léman, les truites descendent le Rhône.

Une femelle pond en plusieurs fois entre 1000 et 2000 ovules par kilos : ils sont orangés et mesurent de 4 à 5 mm de diamètre.

Fécondés, ils se perdent au milieu des graviers où les alevins, nés après 6 à 12 semaines d’incubation, resteront durant le début de leur existence. Les truites de lac mûrissent entre 4 et 7 ans (truites de rivière à 2 et 3 ans).

Les truites ont d’énormes besoins en oxygène, c’est pourquoi on ne les trouve qu’en eaux froides et aérées. Prédatrices, elles se nourrissent de toute proie qui passent à portée. En profondeur, ou pélagiques, ou errantes sur les beines des lacs, les truites de lac capturent toutes sortes de poissons. La chair devient saumonée lorsque des crustacés forment une part importante de leur nourriture : ce sont les truites dites saumonées, qui n’ont rien à voir avec les saumons.